mercredi 2 juillet 2008

Avis critiques



En rédigeant cette synthèse on se rend compte qu’il aurait été nécessaire de la rédiger avant le dernier rendu afin de mieux organiser les planches et de mieux expliquer le projet du point de vue des idées générales. Avec le temps que l’on avait à disposition, on aurait dû approfondir davantage la notion de maille, membrane, peau, sol épais, au lieu de rentrer autant dans la définition des intérieurs en plan et en coupes au 500ème, qui d’ailleurs présentent des incohérences. Peut-être que quelques corrections individuelles pendant le semestre auraient pu nous faire avancer plus vite et nous amener à aborder davantage l’échelle architecturale. Les affichages très fréquents nous ont permis d’apprendre et de nourrir notre projet par les critiques et les débats mais il est important d’avoir aussi des temps d’échange pour parler directement aux enseignants, en dehors du cadre de « présentation ». De plus comme, on a bien compris, les images d’un projet expriment aussi la cohérence et le sens de celui-ci, on aurait aimé avoir un regard critique plus détaillé sur la communication visuelle de nos travaux. Par rapport à l’optionnel, on trouve intéressant le blog puisque cela vient nourrir le projet en abordant des questions sous une autre forme. Son statut d’espace d’expression public, offre de nombreuses possibilités d’interaction entre les étudiants, des échanges d’informations. C’est pour cela qu’il aurait été mieux, à notre avis, de le commencer dès le début pour l’intégrer totalement dans le processus de conception. On aurait aussi souhaité avoir régulièrement (le matin ou en début de séance) des cours pour approfondir des problématiques contemporaines de sociologie, avec des références.

Avis critiques

COMPTE RENDU DU SEMÈSTRE

Terminer avec un projet d’architecture en commençant par une analyse à grande échelle du site avant même de le visiter, permet de nourrir le projet avec un maximum d’informations. Cela ouvre des pistes de réflexion, soulève des thématiques actuelles et aide à approfondir et à en comprendre les enjeux. Cette démarche est d’autant plus intéressante que l’on travaille sur un site à l’étranger dont le climat, la culture et l’histoire changent. On a d’abord découvert Madrid par google earth, puis par une analyse des projets urbains récents avant de se rendre sur place lors du voyage. Les recherches nous ont permis de découvrir cette ville et d’en comprendre les problématiques architecturales, urbaines et sociales. Madrid Rio s’inscrit dans l’évolution des projets urbains à Madrid : après de nombreux projets d’extension, d’urbanisation de territoires vierges on vient réintroduire un élément naturel dans la ville et de valeur historique importante (après une longue période où il a été nié par la construction d’une autoroute sur ses berges). Cela pose des questions d’actualité, comme la question de lien, de limite, de développement durable, de nature dans la ville, de qualité de vie. L’emprise de l’intervention est très importante et oblige à penser le projet à différentes échelles. La présence du Rio Manzanares nous a amené à réfléchir à un type d’espace public particulier, qui n’existe pas dans la ville de Madrid et qui permette d’articuler l’échelle du quartier en tant qu’espace public avec l’échelle de la ville en tant que nouvel espace public. Là où le Rio et ses berges traversent un site avec des énormes potentialités, le projet lauréat de Madrid-Rio ne fait pas de propositions intéressantes. La surface libérée par la disparition du Stade Vicente Calderon, sa visibilité par le changement de direction de la rivière et son accessibilité par le potentiel développement d’une station de métro, poussent à voir le site à l’échelle de la ville. La basse densité du quartier, son caractère résidentiel, son calme et la présence de nombreuses surfaces en parc, poussent à le considérer comme partie intégrante du quartier. Il s’agit d’un espace polyvalent que l’on peut investir de différentes manières, voué aux loisirs, au temps libre et à la promenade, caractérisé par la présence de la rivière, conçu comme un mélange de minéral et végétal, alimenté par une programmation d’équipements publics. Le projet appartient à l’espace du Rio, la direction longitudinale de la rivière s’impose sur les liens transversaux ce qui nous a amené à favoriser les promenades sur berges. C’est une nouvelle polarité qui se construit non pas par la présence d’un gros équipement, mais par le traitement de l’espace public et de sa relation avec le bâti. Notre proposition se révèle attractive pour tous les madrilènes et à la fois elle s’inscrit dans le tissu urbain du quartier. Elle répond donc aux questionnements abordés pendant nos recherches et exposés dans le blog sur la mixité, la polarité et la gentrification. Le concept de maille rappelle la notion de tissage, de tissu, et son développement en dunes renvoie à l’identité même du Manzanares qui coule en méandres en libérant des dunes de sable. Un nouveau sol urbain répond à la topographie du site qui présente de part et d’autre du Rio un fort dénivelé. Le centre ville et la périphérie proche se trouvent en balcon sur la rivière. Cette nouvelle topographie permet de développer une multitude de promenades différentes, des passages en hauteur, des espaces humides, des lieux ombragés, des porosités verticales et horizontales. Il s’agit d’une série d’espaces qui accueillent tout type de personnes, qui vivent jour et nuit et qui essaie de réintroduire toute une partie de la population du quartier qui n’était pas visible avant (tranche d’âge 18-40). Ces espaces forment une séquence à l’échelle du Rio qui donne une vraie identité au quartier. La méthode que l’on a adopté pour effectuer et exposer nos recherches, sous forme de tableau, nous a permis d’avoir tout le temps sous les yeux l’analyse du site, nos intentions générales et nos propositions. Cela aide à avoir une vision d’ensemble et transversale de notre travail. C’est un outil souple, évolutif qui permet d’enrichir des parties et d’en modifier les interactions pour trouver une cohérence d’ensemble.

jeudi 29 mai 2008

En développant le projet, les décisions prises et les thèmes abordés nous portent à interroger la question de la gentrification.

On vous propose le résumé d’une partie de l’article qui concerne la notion de gentrification:

La ville à trois vitesses: relégation, périurbanisation, gentrification
De DONZELOT Jacques ; issu de la revue L’Esprit
Introduction de l’article :
Alors que la dynamique historique de la ville favorisait une agrégation de populations diverses dans un même espace, on assiste aujourd’hui à une rupture correspondant à un triple mouvement de séparation : l’embourgeoisement des centres-villes prestigieux, le départ des classes moyennes vers un périurbain moins coûteux et protégé, la relégation des cités d’habitat social.

GENTRIFICATION
Terme inventé par Ruth Glass en 1963.
Désigne un « entre soi sélectif », recherche avant tout d'un voisinage valorisateur.

Les pionniers
Intellectuels, artistes investissent les vieux quartiers ouvriers de Londres Greenwich Village, gout pour le pittoresque et l’ambiance urbaine.
Depuis les années 1990, municipalités et promoteurs développent l’espace urbain en se basant sur ce principe pour valoriser la ville que les classes moyennes désertaient (à cause de la densité + nuisances diverses).
Objectifs de la ville : désencombrer, embellir, réduire le bruit, la circulation, les mauvaises odeurs, les mauvaises rencontres...

Quels sont les critères qui définissent un territoire à vocation «globale»?
- Présence de tout ce qui facilite un style de vie + les cafés, restaurant du monde entier, boutiques et galeries d’art.
- Marqué par le sentiment d’appartenir à une communauté mondiale.
- Signes de prestige exploités par les promoteurs pour conférer à certains lieux cette marque du «global».
Les gentrifiés, montrent que la ville = un lieu unique de concentration des opportunités de rencontres, d’alliances, de plaisir. Processus qui permet de jouir des avantages de la ville sans avoir à en redouter les inconvénients.

Paris, (Xe, XIe, le IXe arr.) = laboratoire de la gentrification des grandes villes françaises comme New York l’a été pour les grandes villes du monde. (Préservation d’un cachet historique, caractère populaire, défense de l’artisanat… tout en refusant les inconvénients).

Mobilité
- Refus des déplacements longs et contraignants : les habitants des centres gentrifiés sont ici et facilement ailleurs.
- Proximité de leur emploi et de ce qui leur est nécessaire.
- Relation directe aux réseaux réels et virtuels qui leur permettent de se projeter aisément en quelque autre point de ce globe.

avantage de leur situation = gain de temps, d’argent

Insécurité
Pas de crainte pour leurs espaces privés. Le prix du foncier fait la sélection et dans les rues l’abondance de commerces permet une vigilance discrète. Police municipale devant édifices publics.
L’insécurité “ordinaire“ ne préoccupe pas vraiment les habitants des centres gentrifiés, Celle dont ils parlent est, bien sûr, globale : elle fluctue avec l’actualité du monde et les fait vivre à son rythme.
Il y a une méfiance à l’égard des sites où se rencontrent le monde gentrifié et son dehors (banlieusards). Exemple : station RER de Châtelet-les-Halles ; point de pénétration dans la ville par la population issue des banlieues.

Scolarité
Choix d’un établissement et du quartier qui suppose une certaine sélectivité et un degrés d’éducation considéré comme une garantie de bonne fréquentation.
Accepte la proximité des couches populaires tant que cela reste raisonnable en terme de promiscuité au sein de l’école. Ex, les XIX et XX arr, les nouveaux venus scolarisent souvent leurs enfants dans le secteur privé. Ils privilégient la proximité du domicile familiale qui permet - familiarité et disponibilité des services + autonomie des enfants + continuité des études dans le même secteur + études à l’étranger.

Rapports familiaux
Le centre gentrifié est un lieu où l’on peut simultanément envisager un partage égal des responsabilités parentales et des ambitions de carrière, rééquilibrer le rapport homme-femme,… et entretenir des contacts sociaux et culturels à la différence du périurbain qui entraîne le renoncement commun à une vie sociale intense.

Rapport à la nature
A la recherche d’un endroit «naturel», ils préfèrent un lieu orienté vers le monde, permettant de vivre le global à l’échelle locale - érosion des frontières nationales, culturelles, qu’il leur permette d’échapper aux contraintes de la vie locale.

Les effets de la gentrification :
- Augmentation du cout du foncier qui favorise un entre soi sélectif et réunit les hyper cadres de la mondialisation, les professions intellectuelles supérieures et qui force le départ des ouvriers, employés, professions intermédiaires travaillant dans la capitale.
- Diminution des petits commerces au profit de la restauration rapide ou de luxe (épiceries fines), des entreprises de loisir (salles de sport) et de culture.
- Transformation de la capitale en un propret musée piétonnier, qui exclu les couches populaires.


Au regard des orientations que nous avons prises dans le projet :
- Branchement sur le réseau rapide de la ville et au réseau global (Gare d’Atocha – TGV)
- Renforcement d’un tissu de commerces de proximité et développement d’une pluralité de services à l’échelle locale.
- Présence du Rio et de parcs en tant qu’éléments naturels de qualité dans l’environnement urbain.
- Choix d’une programmation à dominante culturelle.

…les effets de la gentrification nous semblent inévitables.

A notre avis les potentialités du site poussent à le considérer à une échelle plus grande que celle du quartier. Les bénéfices que les habitants de la ville de Madrid peuvent en tirer, dépassent les enjeux d'un développement strictement local. Le processus d’extension du centre ville et de sa population est inéluctable. On prend en compte la situation existante tout en refusant une logique de conservation et préservation. Au moment où de nombreuses surfaces qui étaient avant des enclaves se libèrent et où l’on redécouvre le rio, il est important d’intervenir en créant de la continuité et en donnant des orientation précises sur l’ensemble du site. On pourrait éviter ainsi la formation de nouvelles enclaves et le développement fractionné dans le temps et dans l’espace.
Un des enjeux fondamentaux dans le développement de ce site est donc l’articulation entre les besoins à l’échelle locale et les potentialités à l’échelle de la ville.

Le maintien de la population et des communautés locales devrait être assuré par le renforcement d’un parc social, ce qui est du ressort des politiques. A notre échelle il nous semble possible d’intervenir essentiellement par le développement d’équipements adaptés à la population existante et en tenant compte des petits foyers de vie de quartiers présents actuellement. L’introduction de nombreux équipements sportifs qui sont très utilisés et fréquentés par la population existante, par exemple, pourrait être une façon de multiplier les lieux de rencontre et de diversité.

mardi 27 mai 2008

Idée de pliage pour le traitement des toitures.
Richard ROGERS : Christopher Columbus Center

Idée de toiture détachée du bâti, espace public couvert et qui se développe sur plusieurs niveaux.


Renzo Piano
1. Centre Paul Klee à Berne, 2005.
2. centre culturel Jean Marie Tibaou, Nouméa, Nouvelle Calédonie, 1998.



Idée de toiture enveloppante, filtrage de la lumière et intégration au paysage.